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Messages

Affichage des messages du 2015

2016, je te dis amour.

Il y a deux ans, une amie autour de moi me proposait de remplacer les sacro-saintes résolutions du temps des Fêtes par un mot, un thème que l’on souhaite invoquer pour l’année à venir. Je ne fais plus de résolutions depuis ce jour-là. L’idée de thème ou de motif de l’année a cet avantage sur la résolution qu’il ne peut pas être véritablement raté. Une résolution est une action que l’on se propose de faire, alors qu’un thème est une direction que l’on choisit de prendre. (J’ai bien sûr, à chaque début d’année, ma petite idée de ce que j’ai envie de faire pour me rendre au bout de ce chemin que je dessine. Mais le thème agit comme un rappel bienveillant, plutôt que comme une alarme à taire.) En 2015, mon thème était équilibre . Je ne croyais pas, au moment où je l’ai choisi, qu’il aurait une si forte résonance en moi. Cette année, j’ai travaillé plus d’une fois à retrouver mon équilibre , à rester en équilibre , ou à me sentir plus équilibré . Je me plais à dire que

débrancher.

Pour les prochains jours, je serai totalement (ou en tous cas, le plus possible) déconnecté de la réalité . De l' hyperréalité , devrais-je dire, cette réalité autre, cette réalité "plus réelle que la vie réelle" dans laquelle vous et moi plongeons à peu près tous les jours. C'est en train de devenir une tradition pour moi de me débrancher quelques jours avant que la folie des fêtes, la vraie folie où on court dans toutes les directions pour acheter les cadeaux, voir les amis et organiser les activités sociales, ne s'empare de moi et des gens autour de moi. Durant ces quelques jours, je prévois écrire, lire, marcher, écrire des lettres aux gens que j'aime, me reposer et surtout, SURTOUT, ne rien faire . Paradoxal que pour tant de gens les vacances soient une période plus active qu'à l'habitude. On voudrait tout faire, tout voir, surtout ne pas rater  ses vacances! Et pourtant on les rate. On les rate complètement si on ne prend pas au moins un tou

des fêtes juste pour soi.

Beaucoup de gens autour de moi me disent ne pas aimer le temps des Fêtes. C'est pour eux synonyme de pression, de tensions et d'un climat familial parfois malsain. « L'esprit des fêtes » a son revers: la pression de devenir le plus heureux des heureux. Avec l'essor des réseaux sociaux, cette terreur de ne pas être « bien » ou richement entouré lors de la soirée du 25 décembre est plus accentuée que jamais. Dans certains cercles, on parle même de «  noëlophobie  »   (ou natalophobie) pour désigner l'anxiété ressentie à l'approche des Fêtes. Pourtant, les Fêtes devraient être au contraire le temps de se réunir avec ceux que l'on aime, qu'ils soient ou non dans notre famille, et surtout de prendre du temps pour soi. La première personne auprès de qui on devrait être durant les fêtes, c'est soi. Exprimer de la bienveillance envers soi-même, de la douceur, nous permet ensuite de reconnaître et de saluer les gens qui nous ont apporté quelque chose de

c'est pas sérieux.

En tant qu'artiste et travailleur autonome, je me heurte souvent à une conception de la vie comme étant une chose sérieuse et grave. Trop de fois je vois des gens autour de moi vivre leurs rares moments de joie comme des moments empruntés, comme si chaque bonheur devait être suivi de son équivalent de malheur et de souffrance. S'il est vrai que la vie est un cycle, que la douleur vient souvent briser nos moments heureux, il existe également cette chose que Christophe André appelle "l'absence de bonheur". L'absence de bonheur, ce n'est ni le malheur ni la souffrance. C'est un crépuscule, une période d'accalmie qui nous permet d'apprécier ce qui vient d'arriver et de nous préparer à la suite des choses avec une certaine sérénité. Cette sérénité, c'est un travail de tous les jours. Je ne suis pas toujours serein. Je ne suis pas toujours zen. Je le suis même rarement. Mais je crois avoir réussi à comprendre, avec le temps, que le

la philosophie de la boîte à biscuits.

D'abord il y a cette vidéo: La perspective de voir Cookie Monster en coach de vie, à première vue, est plutôt cocasse. Il y a une forme d'absurde à opposer nos problèmes de vie, nos grands questionnements existentiels, à une affirmation aussi catégorique et apparemment déconnectée de la réalité que YOU EAT THE COOKIE . Mais en fait, ce n'est pas si déconnecté que ça. En fait, you eat the cookie  est en train de devenir ma nouvelle philosophie de vie. Je ne suis pas devenu fou, non non. C'est qu'il y a dans cette phrase une idée très simple, que je vais tenter de résumer ainsi : tu mords dans ce que tu veux . Autrement dit, peu importe ce que tu veux, ce qui te passionne, ce que tu aimes, tu peux l'atteindre. Mange ton biscuit. Prends-le et mange-le. Si tu veux quelque chose, tu dois aller le chercher. Cookie Monster n'est pas philosophe, mais je suis sûr qu'il voit ça comme ça. Il y a une boîte de biscuits sur la table. As-tu faim?

changer de face.

J'ai pris un peu de recul par rapport au blogue quelque temps, le temps de me demander ce que je cherchais vraiment. Aujourd'hui, je suis fier de lui donner un nouveau visage. Il reste encore un peu de trucs à bidouiller, mais déjà, je m'y sens un peu plus chez moi. Ce n'est pas que mon blogue qui change de visage. Je crois que moi aussi, je change. C'est ce qu'il y a de merveilleux dans le processus. J'essaie de donner à ce blogue la couleur que j'ai dans ma vie. J'essaie de m'approprier cet espace comme j'essaie de m'approprier ces Îles où je reviens, ce territoire qui devrait m'appartenir. L'automne a été le lieu d'un tas de questionnements que je n'avais pas vus venir, et parmi les plus importants, celui-ci: suis-je en mesure de m'installer  ici? Suis-je capable de poser mes valises ? Je réalise que, même si je suis déjà ici depuis quatre mois, je n'ai pas encore pris le temps de véritablement me p

l'automne et moi.

Octobre a été un mois dur sur le moral. L'automne aux Îles a quelque chose de rude, d'infiniment plus rude que je ne l'avais pensé ou prévu. Je me confronte depuis quelques jours à la puissance des éléments qui m'entourent. Le vent est violent et la pluie, crue. J'avoue candidement que lorsque je rêvais du vent insulaire, ce n'est pas à ça que j'avais pensé. Je n'avais pas imaginé la lourdeur de ce temps qui vous demande des efforts considérables, ne serait-ce que pour mettre le pied dehors. J'entretiens une relation ambiguë avec la saison automnale. Autant j'aime le romantisme des feuilles mortes, autant cette ambiance a quelque chose de lugubre qui ne me sied pas bien. À la longue, je plonge dans une mélancolie que beaucoup de gens autour de moi partagent, je crois. J'ai toujours été sensible à la nature et à ses cycles. S'il y a quelque chose de poétique dans ce changement de temps, cette fin de l'effervescence estivale, il

se poser des questions.

Parce qu'on le fait tous, à un moment donné (dans mon cas c'est tous les jours) : se poser des questions. Ai-je fait la bonne chose?  Est-ce que je prends la bonne décision?  Suis-je au bon endroit? Au cours d'une discussion avec une amie, récemment, nous en sommes venus à parler de ces questions qui nous habitent toujours, et auxquelles on ne trouve jamais vraiment de réponses. Ou plutôt, ce sont des questions pour lesquelles nous avons une réponse, mais que nous continuons à poser, comme si nous en espérions une autre. J'ai réalisé qu'il y a un risque à poser toujours la même question. Suis-je au bon endroit? , par exemple. Une fois que j'ai répondu oui  la première fois, reposer la même question le lendemain ou le surlendemain ne fait que remettre en doute la réponse que je me suis donné. Je crois qu'à un moment donné il est nécessaire d' apprivoiser la certitude . Faire un choix, c'est prendre un chemin. En regardant constamment en arri

c'est fou, écrire.

C'est fou, écrire, parce que parfois tout sort à contre-courant.  La semaine dernière, je publiais deux billets à titre de collaborateur pour deux blogues. Dans le premier , je parlais du choc du retour, mais surtout de mon intention d'écrire malgré tout . Dans le deuxième , je parlais du même choc, mais de l'intention d'aimer et de s'aimer  malgré tout . Ce tout là, dont je parlais, c'est un amalgame de plein de choses : doute, angoisse, insécurité, instabilité, les tracas et tourments du quotidien, de la vie d'adulte, les factures, les paiements, les imprévus, les conflits, etc. Au moment de la publication, j'ai constaté que j'avais en plein les deux pieds dans ce tout , dans cette multitude de petits obstacles qui, au fond, sont presque rien, mais qui marquent, effraient, terrorisent. Je me suis retrouvé en plein dans le tout , et je me suis étonné de constater à quel point tout ça, s'accepter, se comprendre, croire en soi, semble f

« mais pourquoi c'est si dur? »

Suis-je sur le bon chemin? Cette question-là, je l'ai d'imprimée quelque part dans les os, derrière mon front, à la racine des cheveux. Ces temps-ci, on dirait que chaque décision que je prends est teintée par cette question, par ce doute envahissant, cette peur de ne pas faire ce qu'il faut , de me décevoir, de décevoir les gens autour de moi. J'ai l'impression de toujours être en train de changer de voie, de me réajuster. Je suis devenu, depuis mon départ, quelqu'un de beaucoup plus conscient de ce qui se passe à l'intérieur de lui, et cela a quelque chose d'à la fois rassurant et épuisant. Rassurant parce que ça veut dire que je m'écoute davantage; épuisant parce que je ne peux plus en laisser passer une, que chaque fois où j'agis sous pression au lieu de m'écouter, mon corps me le dit immédiatement et je dois rebrousser chemin.  Avant mon départ pour les Îles, une amie m'a dit que ce serait maintenant impossible de ne pas e

de la poésie, du souffle, et du rêve.

J'écris parce que c'est ce que je sais faire le mieux. Je suis gorgé de doutes, d'appréhensions quant à ce roman qui ne se termine pas, à cet autre projet qui stagne, à cette nouvelle que je voudrais écrire, à ces articles qui tardent, à ces finances qui ne s'accordent pas toujours à mes ambitions... Mais j'écris quand même, parce que c'est ce que je fais. Un jour, j'ai décidé qu'à la question : qu'est-ce que tu fais dans la vie? , je répondrais désormais : je suis auteur .  Quand je me sens plus insécure, j'ajoute à cette phrase une liste de tâches, comme si je faisais constamment mon CV. Parfois j'ajoute  créateur multi ,  réviseur, consultant créatif, chroniqueur, metteur en scène,  même  producteur,  selon les chapeaux que je porte à ce moment là. Mais je vais vous dire un secret : pour moi, un auteur , c'est tout ça.  Chez moi, tout est une affaire d'écriture. Lorsque je révise un texte, lorsque je travaille à la produ

donner.

Je suis quelqu'un qui donne. Je donne mon énergie, mon temps, ma compassion, mon écoute, ma foi à tous ceux qui en ont besoin. Je donne  le plus possible et le plus souvent possible, parce que j'aime le visage de ceux qui reçoivent. Je donne surtout la chance au coureur , parfois un peu trop. Je donne  beaucoup de chances, beaucoup d'occasions de se reprendre à ceux qui me blessent. Je donne et je pardonne , surtout. Parfois un peu trop. Pourtant, je ne me vois pas comme quelqu'un de généreux. Je voudrais donner plus. Je voudrais être toujours dans la posture de celui qui offre. J'ai toutefois compris que je ne donnais pas toujours à la bonne place. Un jour une amie m'a appris la distinction entre empathie  et sympathie . Être empathique , c'est être à l'écoute des besoins de l'autre, et en prendre conscience lorsqu'on prend une décision. Être sympathique , c'est faire abstraction de ses propres besoins pour faire plaisir à l&#

la magie dans le processus créatif.

Je suis toujours captivé lorsque j'entends des artistes, des acteurs, des écrivains, parler de leur processus créatif. Il y a souvent dans leur discours une sorte de dimension mystique et mystérieuse, comme si la création ne nous appartenait pas vraiment, comme si l'oeuvre se détachait, dès les premières lignes, de son créateur. Je me plais souvent à dire que les personnages nous guident dans l'écriture. Je m'étonne souvent de remarquer que ce sont eux qui tirent les ficelles. On donne le premier souffle, on accouche d'un personnage, et ensuite, c'est lui qui apprend à marcher dans ce monde qu'on lui dessine.  Par exemple, durant l'écriture d'une scène, récemment, j'ai tout à coup compris ce que le personnage essayait de cacher depuis le début de l'histoire. J'ai compris du même coup pourquoi il posait telles ou telles actions, et d'où lui venait son caractère. Ça s'est imposé. Une minute avant, j'errais encore, ne sachan

retrouver l'amoureux en soi.

Je me suis longtemps identifié, dans mon écriture comme dans ma vie personnelle, aux professeurs de désespoir  dont parle Nancy Huston, dans l'essai du même titre. Pour moi, l'écriture était le lieu pour poser des questions, mais surtout pour pointer ce qui n'allait pas dans le monde. La vie me semblait être une longue route chaotique menant finalement à la mort. Cette route me paraissait truffée d'absurdités, de jeux de pouvoir et de choses futiles. Il n'y avait pas d'espoir dans mon parcours, et mon écriture le reflétait bien. Cynique, chirurgicale, sanglante et cinglante, je cherchais à travers l'expression de la violence à montrer le danger du monde, à pointer le ridicule de notre confort individuel. En fait, je crois qu'inconsciemment, je cherchais surtout à taire la partie blessée en moi, cette sensibilité, cette émotivité qui a toujours inquiété le monde autour de moi. On nous apprend très jeune qu'il faut être fort dans la vie, ne pa

descendre de l'ascenseur.

Il y a en moi ces jours-ci comme une énergie de lutte intérieure continuelle. J'ai de la difficulté à me fier pleinement à mon intuition, à m'y abandonner. C'est un thème qui revient souvent en moi ces jours-ci, l'abandon. J'ai longtemps lutté contre lui. L'idée d' être abandonné me terrorisait. À présent, c'est l'idée de m' abandonner qui m'effraie. J'ai peur de me laisser porter par autre chose, de prendre une nouvelle direction, de nouvelles responsabilités. J'ai surtout peur que tout ce que j'échafaude, que tout ce travail que je fais, ne me mène nulle part, finalement. Aujourd'hui, je prends un engagement. Je m'engage à apprendre. Je m'engage à prendre cette route chaotique et cahoteuse du savoir, à m'ouvrir aux leçons que j'ai à saisir. Je m'engage à essayer, le plus souvent possible, de m'abandonner .  J'ai une sorte de rêve récurrent ces jours-ci. Engagé dans un ascenseur, je réa

l'autre face.

Lorsque j'ai créé ce blogue, je voulais le faire de façon anonyme. Je le voyais comme un espace où je me permettrais d'être pleinement moi , et pour moi il semblait évident que pour être pleinement moi-même je devais me détacher de ma propre image publique, construite par les années de travail, de projets et de rencontres. Mais, au fur et à mesure que j'écrivais, je réalisais que le parcours me semblait incomplet, et que je me sentais rapidement éparpillé à travers une multitude d'identités : le moi professionnel, le moi familial, le moi avec des amis, et maintenant ce nouveau moi, affiché en secret à travers ce projet qu'est Saluer la mer .  Rapidement, j'ai senti la nécessité de me présenter en étant pleinement moi au quotidien , et non dans un seul espace. J'ai aussi réalisé que je suis tout ça  : le professionnel, l'artiste, le poète, le chercheur, l'enfant, etc. Nous détenons tous, à l'intérieur de nous, une pluralité d'identi

un manifeste.

C'est le #selfloveseptember (mois de l'amour-propre) ce mois-ci! Lancé par l'excellente et inspirante blogueuse The Four Queens , cette initiative consiste à partager, le mois durant, des idées et réflexions concernant les multiples façons de s'aimer davantage en tant qu'individu. Un exercice proposé par Kelly-Ann est la rédaction d'un manifeste : on s'assoit et on réfléchit sur les manières de résister à la dépréciation ou à la victimisation ambiante. L'idée est de prendre conscience de notre pouvoir personnel  et de prendre des décisions qui nous ressemblent davantage. Il s'agit donc d'une série de courtes phrases que nous gardons avec nous pour rester inspirés et surtout, ne pas tomber dans la complaisance ou la rumination. Voici donc mon propre manifeste! Je n'ai pas besoin de plus J'ai tout ce dont j'ai besoin pour être heureux. Le bonheur ne vient pas de l'accumulation des choses, des projets ou des opportunités,

écrire est un jeu.

Je lisais il y a quelques jours un article qui disait d'emblée qu'une des chances de l'artiste ou du créateur, c'est qu'il doit chaque jour inventer de nouvelles choses, de nouvelles histoires, de nouveaux personnages et situations. Cette idée résonne fort chez moi. Contrairement à ces «professeurs de désespoir» dont parle Nancy Huston, je ne crois pas que la souffrance et le mal-être soient nécessairement des moteurs de création. J'ai la conviction que la joie, lorsqu'elle est profondément vécue et sentie, peut également être un moteur de créativité. Et pas seulement pour des oeuvres légères! On peut écrire du drame sans vivre du drame.  Envisager l'écriture du point de vue de la joie nous ramène à l'esprit créatif de l'enfant, celui qui n'est pas encore modulé par le regard des autres, la critique ou l'opinion qu'on a de nous-mêmes. L'enfant qui crée crée parce qu'il en a envie, sans la pression du « projet » qui lu

la chrysalide.

On connaît cette période, l'appel récurrent de notre corps, l'insistance avec laquelle il nous dit que c'est là, maintenant, tout de suite qu'il faut le faire. Souvent on a le réflexe de vouloir fuir, se réfugier ailleurs, mais c'est inévitable, tôt ou tard, le cocon se forme, et qu'on soit prêt ou non à le faire, il faut se retirer, dormir, méditer, revenir aux sources. J'ai longtemps résisté, je résiste encore souvent, à l'appel de la chrysalide, cette période où celui qu'on était avant devient progressivement un autre, plus grand et plus beau. Je réalise que j'ai vécu mon été passablement en ermite, coupé des activités habituellement plus dynamiques de la saison chaude.  S'ensuivit une sorte de tension intérieure, un besoin de voir autre chose, de sortir du cocon, se terminant irrémédiablement en retour à la case départ : épuisement, fatigue, lassitude ou émotivité survoltée. J'apprends tranquillement à accepter cette pé

trouver sa définition.

Alors que je cherche à développer mes propres opportunités de travail, une chose me saute aux yeux: la nécessité de m'asseoir devant mon bureau et de me définir, de me re définir.  D'abord, une introduction : ayant passé une bonne partie de ma vie en tant que travailleur autonome, je ne réalise pas toujours à quel point il peut être difficile de définir exactement ce que je fais dans la vie. Il y a autour de moi une panoplie de chapeaux qui se bousculent, au point où je n'arrive pas toujours à savoir lequel je devrais mettre! Or, pour en arriver à une vision optimale, pour être en mesure d'entrer le plus facilement en contact avec les gens, je crois qu'il est nécessaire de partir en quête d'une certaine unité. Cela ne veut pas dire qu'il faut tout mettre ses œufs dans le même panier: simplement préciser. Par exemple, j'ai récemment fait l'exercice de m'asseoir à la table de la cuisine, avec une feuille et un crayon, pour noter tous les

ces gens qui marquent sans le savoir.

Plus j'avance dans mon parcours, plus je réalise que j'ai eu la chance d'être entouré de personnes exceptionnelles, de gens qui, par le simple fait d'être présentes, d'être elles-mêmes, m'ont appris beaucoup sur ce que je suis. Il y a des évidences, des amis proches qui ont certainement fait changer ma route, mais il y a aussi ces joyeux inconnus qui passent brièvement, et qui marquent tout autant. Ce sourire à la volée attrapé d'un passant, le jour où je me dis que je ne devrais pas sortir de chez moi, il vient sans le savoir me rassurer, me donner le courage de continuer ma promenade. Cet inconnu à l'arrêt d'autobus, qui entame spontanément la conversation avec moi, ne sait pas que je n'ai parlé à personne depuis des jours. Je leur rends hommage aujourd'hui. Je rends aussi hommage à ces gens dont j'ignorais qu'ils me marqueraient autant. Des gens avec qui j'ai habité, aux collègues de travail, aux amis d'amis dont j

trois films qui parlent du génie créatif.

Nous avons tous, à l'intérieur de nous, cette petite bibite, ce petit morceau inspirant qu'on laisse parfois dormir un peu trop longtemps dans notre ventre. Aujourd'hui, j'ai choisi trois films pour réveiller la bibite créative en chacun, pour nous inspirer à «repartir la machine». Voici donc ma petite sélection, en espérant que ça vous incite à les voir ou revoir! Frida (Julie Taymor, 2002) Dans ce portrait de l'artiste Frida Kahlo, la réalisatrice Julie Taymor réussit à nous faire «entrer» dans plusieurs œuvres de la prolifique peintre mexicaine. Le parcours inspirant de Frida Kahlo, ses tumultes et sa force de caractère réveillent l'artiste à l'intérieur de nous. À la fois biographie et oeuvre d'art, le film Frida réussit à rendre tangible et vivant le travail solitaire et lent de la peinture, entre autres par la recréation visuelle de certaines œuvres. Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Michel Gondry, 2004) C'est la force

prendre soin de soi-même.

Des fois ça nous dévore. C’est soudain, et ça saisit. Le cœur se débat, la tête souffre, la fatigue arrive et, voilà, nous sommes debout dans la chambre, envahi de culpabilité. Tel ou tel geste d’un passé plus ou moins récent. J’aurais dû faire ceci au lieu de cela. J’aurais dû aller dans telle autre direction. Je n’aurais pas dû faire ça. La culpabilité n’est pas toujours une chose négative. Lorsqu’elle est associée à une action néfaste pour les autres, elle est signe d’empathie, d’écoute des besoins de l’autre. Le regret et le remords peuvent nous permettre, parfois de faire de meilleures actions dans l’avenir. Toutefois, lorsque cette empathie devient  sympathie (oublier ses propres besoins pour focaliser sur ceux de l’autre, ou ceux supposés de l’autre), alors on peut dire de cette culpabilité qu’elle est mal dirigée. C’est alors l’ ego qui prend les rênes de notre esprit, et qui utilise la culpabilité comme un outil pour nous permettre d’atteindre cette image qu’on a

après la pluie.

Parfois, j'ai l'impression d'avoir traversé l'océan à la nage, ou qu'il m'a traversé sans me le dire, comme si tout ce que j'étais, chaque pore de ma peau, chaque poil, chaque veine dans mon corps avait été lavé, balancé, projeté dans toutes les directions. La pluie prend parfois des airs d'ouragan, elle dévore, étouffe, noie. Et alors, quand elle se calme, on pousse, on fleurit. Lorsqu'on revient au bord de l'eau, après la tempête, alors on réalise qu'on avait oublié ce que ça fait quand le soleil plombe, l'effet de la chaleur sur notre peau, le calme de la mer.  La vie est pour moi une quête constante de sens, et dans cette quête, il nous arrive d'affronter des orages, des bouleversements, des rafales. Celui qui se tient debout et continue à chercher la lumière, même dans la pire des avalanches, celui-là devient plus grand que lui-même.  C'est ce que je vous souhaite, me souhaite, nous souhaite, ce matin. D&

parler de cartes.

J'ai un aveu à faire. Depuis un bon bout de temps, un an ou un an et demie, j'ai développé un intérêt grandissant pour le tarot et l'art ancien de lire les cartes . Il y a dans ce petit jeu de 78 cartes (ou lames , selon l'appellation traditionnelle), quelque chose d'infiniment méditatif et introspectif. C'est un intérêt qui existe en moi depuis longtemps : tout jeune, j'étais déjà passionné par l'iconographie du tarot, par cette idée de pouvoir comprendre cet ensemble de symboles, ce langage secret. J'admirais les détenteurs de ce savoir sans pouvoir m'y inscrire. J'étais intimidé par la quantité de connaissances à acquérir, et j'avais aussi une sorte de pudeur: mon côté rationnel refusait d'admettre que je pouvais croire  à quelque chose comme ça. Puis, il a suffi qu'un jour, plusieurs années après, une connaissance sorte, autour d'une table, son propre jeu de tarot, pour réveiller en moi cet appel de longue da

s'écrire, se dessiner.

J'ai envie de me créer, de me tracer une nouvelle route, loin de tout ce que j'ai déjà été, loin des couleurs enivrantes du passé et de la nostalgie, loin des couleurs grisonnantes de l'avenir encartonné où le monde semble s'inscrire, loin des couleurs froides, lointaines, de ce que j'ai déjà désiré. J'ai envie de me trouver un tas de nouvelles routes, de nouveaux rêves à suivre, à croire. J'ai envie de recommencer du début, de naître une deuxième fois, de me reconstituer de ce qui me touche le plus, de ce que je suis depuis le début. J'ai envie de retrouver l'enfant en moi, cet enfant qui rêvait, créait, imaginait des mondes pour le pur plaisir de se les imaginer, sans se soucier du pourquoi, du comment, sans chercher nécessairement un but, une raison maîtresse derrière tout ça.  J'ai envie de créer juste pour créer, d'être juste pour être. J'ai envie de rêver, de me rêver pour mieux me voir. Mais il y a cette peur qui me

oser être spirituel.

C'est un peu une suite. S'ouvrir à la magie, c'est aussi (surtout) accueillir la part de spiritualité dans nos vies.  D'abord, une distinction importante : spiritualité et religion sont deux univers. Je ne me définis pas comme quelqu'un de particulièrement religieux. En revanche, je me suis ouvert, depuis quelques années, à une spiritualité importante. La religion offre souvent des réponses (dogmes, lois, règles) ; la spiritualité pose des questions. Personnellement, je préfère ne pas tout savoir. Je préfère surtout ne pas me soumettre à l'idée que je doive faire ceci ou cela pour être accepté dans un autre monde . L' autre monde , il vit déjà en moi, au quotidien. Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été un être en quête de sens. J'ai compris en vieillissant que j'ai besoin de croire en quelque chose , et que ce quelque chose  n'a pas besoin d'être étiqueté, de porter un nom ou d'être associé à un groupe. Je su

s'ouvrir à la magie.

La magie dont je parle n'est pas celle des films ou des livres, pas celle qui éclate à grands coups de feux d'artifices spectaculaires ou de métamorphoses soudaines. Celle dont je parle est beaucoup plus subtile. Elle se fait discrète, et on peut même, lorsqu'on n'y porte pas attention, avoir le sentiment, l'impression qu'elle n'est rien, qu'elle est stupide, sans intérêt, banale. Ce terme de magie recouvre de nos jours une certaine pluralité de sens, dont une majorité semble associée à un sens péjoratif. La dérive de l'expression  pensée magique , devenue un quasi-synonyme de paresse ou d'irréalisme, me semble démontrer le caractère négatif qu'on y associe. Et pourtant, entre "s'ouvrir à la magie" et "refuser de voir la réalité", il y a un monde. La magie  dont je parle est le côté inexpliqué (voire inexplicable) des choses : ce voeu qu'on a fait et qui se réalise, cette personne qui téléphone juste au mo