Passer au contenu principal

Messages

Affichage des messages du mars, 2016

faire fondre la glace.

Très jeune, on nous enseigne que, pour survivre, nous avons besoin d'une carapace. Tout enfant qui a déjà vécu de l'intimidation s'est déjà fait dire qu'il devait s'endurcir, solidifier ses barrières et ne pas laisser les mots le blesser. Ce n'est pas un mauvais conseil, à la base : faire face aux épreuves avec courage est une nécessité dans notre vie. Mais il y a au moins deux choses qui choquent dans ce conseil : un, que l'on considère que l'enfant blessé est responsable de cette blessure; deux, que l'on associe le courage au fait de ne pas vivre ses émotions. Être courageux ne veut pas dire être insensible ; avoir du courage ne veut pas dire ne pas réagir. Il faudra un jour qu'on comprenne qu'ignorer ce qui nous fait le plus mal n'est pas une solution efficace. Et qu'enseigner cela n'aide personne. Je me suis forgé une armure à l'adolescence, armure qui m'a permis, je crois, de résister à mon propre eff

cinq livres qui ont changé ma vie.

Aujourd'hui je fais changement et je vous parle de livres, de ces livres qui fracassent, qui brassent la cage, qui étonnent et bouleversent. Je vous parle de cinq livres qui ont forgé ma vision du monde, changé ma perception. Des livres qui m'ont appris, et auxquels je reviens souvent. 5. Michel Tremblay,  Hosanna. Ma première lecture de ce texte date de l'adolescence, période de grands questionnements s'il en est une. Je me rappelle ne pas avoir compris, sur le coup, de quoi ce livre parlait. C'est plusieurs années plus tard, lorsque j'ai vu l'adaptation télévisuelle de la pièce, que j'ai senti ce texte résonner en moi. Ce questionnement sur l'identité, sur la valeur de ce qu'on est, je le connaissais, je le vivais. Encore aujourd'hui, c'est un texte dont de grands morceaux me restent en mémoire. J'y ai découvert la musicalité de Tremblay, la richesse de sa structure, et le pouvoir propre à l'écriture théâtrale.

revenir de loin.

C'est étrange de voir comment ces deux mois passés à l'extérieur des Îles, à me balader d'un endroit à l'autre m'ont à la fois fait un bien immense et rappelé à quel point j'aime cet endroit d'où je viens. Si mon petit périple n'a pas été de tout repos, j'ai tout de même eu l'occasion de revoir des gens qui ont fait de moi qui je suis, et de rencontrer de nouvelles personnes inspirantes. J'ai même pu apprivoiser Montréal le temps d'une fin de semaine, une ville qu'il me reste encore à découvrir. Mais c'est de retour dont je veux parler. Du sentiment si particulier qui nous habite lorsqu'on reconnaît être au bon endroit, au bon moment dans sa vie. En posant les pieds à la maison rose, j'ai poussé un petit soupir de soulagement.À peine après avoir déposé mes valises dans l'entrée, mon premier geste a été de m'asseoir dans un fauteuil du salon, le temps de savourer un thé. Je découvrais, du même coup, que mes b

s'abandonner à soi, s'abandonner à l'autre.

Lorsque, il y a six mois, je suis arrivé aux Îles, habité par la ferme volonté d’« ébranler ma Tour » – de sortir de ma zone de confort et de ma routine –, une des premières choses que j’ai faites a été de dresser la liste de tout ce qui serait pour moi un risque. C’était une manière de confronter mes peurs et surtout de les verbaliser. L'occasion de me demander:  Qu’est-ce que je m’empêche de faire? Qu’est-ce que j’évite dans ma vie? Quelques minutes après avoir dressé la liste, j’ai pris le temps d’examiner, point par point, chacun des “risques” ainsi nommés. J’ai vite fait de remarquer des idées récurrentes, et cela m’a fait percevoir, pour la première fois, mes sources principales d'angoisse. Elles n’ont pas disparu, évidemment. Mais les reconnaître, être capable de les nommer, a eu un effet apaisant. On le dit souvent : pour affronter une peur, la première étape est de la nommer. Éviter ce qui nous effraie lui donne, au contraire, de plus en plus de force. Pour m