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Messages

Affichage des messages du décembre, 2015

2016, je te dis amour.

Il y a deux ans, une amie autour de moi me proposait de remplacer les sacro-saintes résolutions du temps des Fêtes par un mot, un thème que l’on souhaite invoquer pour l’année à venir. Je ne fais plus de résolutions depuis ce jour-là. L’idée de thème ou de motif de l’année a cet avantage sur la résolution qu’il ne peut pas être véritablement raté. Une résolution est une action que l’on se propose de faire, alors qu’un thème est une direction que l’on choisit de prendre. (J’ai bien sûr, à chaque début d’année, ma petite idée de ce que j’ai envie de faire pour me rendre au bout de ce chemin que je dessine. Mais le thème agit comme un rappel bienveillant, plutôt que comme une alarme à taire.) En 2015, mon thème était équilibre . Je ne croyais pas, au moment où je l’ai choisi, qu’il aurait une si forte résonance en moi. Cette année, j’ai travaillé plus d’une fois à retrouver mon équilibre , à rester en équilibre , ou à me sentir plus équilibré . Je me plais à dire que

débrancher.

Pour les prochains jours, je serai totalement (ou en tous cas, le plus possible) déconnecté de la réalité . De l' hyperréalité , devrais-je dire, cette réalité autre, cette réalité "plus réelle que la vie réelle" dans laquelle vous et moi plongeons à peu près tous les jours. C'est en train de devenir une tradition pour moi de me débrancher quelques jours avant que la folie des fêtes, la vraie folie où on court dans toutes les directions pour acheter les cadeaux, voir les amis et organiser les activités sociales, ne s'empare de moi et des gens autour de moi. Durant ces quelques jours, je prévois écrire, lire, marcher, écrire des lettres aux gens que j'aime, me reposer et surtout, SURTOUT, ne rien faire . Paradoxal que pour tant de gens les vacances soient une période plus active qu'à l'habitude. On voudrait tout faire, tout voir, surtout ne pas rater  ses vacances! Et pourtant on les rate. On les rate complètement si on ne prend pas au moins un tou

des fêtes juste pour soi.

Beaucoup de gens autour de moi me disent ne pas aimer le temps des Fêtes. C'est pour eux synonyme de pression, de tensions et d'un climat familial parfois malsain. « L'esprit des fêtes » a son revers: la pression de devenir le plus heureux des heureux. Avec l'essor des réseaux sociaux, cette terreur de ne pas être « bien » ou richement entouré lors de la soirée du 25 décembre est plus accentuée que jamais. Dans certains cercles, on parle même de «  noëlophobie  »   (ou natalophobie) pour désigner l'anxiété ressentie à l'approche des Fêtes. Pourtant, les Fêtes devraient être au contraire le temps de se réunir avec ceux que l'on aime, qu'ils soient ou non dans notre famille, et surtout de prendre du temps pour soi. La première personne auprès de qui on devrait être durant les fêtes, c'est soi. Exprimer de la bienveillance envers soi-même, de la douceur, nous permet ensuite de reconnaître et de saluer les gens qui nous ont apporté quelque chose de

c'est pas sérieux.

En tant qu'artiste et travailleur autonome, je me heurte souvent à une conception de la vie comme étant une chose sérieuse et grave. Trop de fois je vois des gens autour de moi vivre leurs rares moments de joie comme des moments empruntés, comme si chaque bonheur devait être suivi de son équivalent de malheur et de souffrance. S'il est vrai que la vie est un cycle, que la douleur vient souvent briser nos moments heureux, il existe également cette chose que Christophe André appelle "l'absence de bonheur". L'absence de bonheur, ce n'est ni le malheur ni la souffrance. C'est un crépuscule, une période d'accalmie qui nous permet d'apprécier ce qui vient d'arriver et de nous préparer à la suite des choses avec une certaine sérénité. Cette sérénité, c'est un travail de tous les jours. Je ne suis pas toujours serein. Je ne suis pas toujours zen. Je le suis même rarement. Mais je crois avoir réussi à comprendre, avec le temps, que le