Passer au contenu principal

débrancher.


Pour les prochains jours, je serai totalement (ou en tous cas, le plus possible) déconnecté de la réalité. De l'hyperréalité, devrais-je dire, cette réalité autre, cette réalité "plus réelle que la vie réelle" dans laquelle vous et moi plongeons à peu près tous les jours.

C'est en train de devenir une tradition pour moi de me débrancher quelques jours avant que la folie des fêtes, la vraie folie où on court dans toutes les directions pour acheter les cadeaux, voir les amis et organiser les activités sociales, ne s'empare de moi et des gens autour de moi. Durant ces quelques jours, je prévois écrire, lire, marcher, écrire des lettres aux gens que j'aime, me reposer et surtout, SURTOUT, ne rien faire. Paradoxal que pour tant de gens les vacances soient une période plus active qu'à l'habitude. On voudrait tout faire, tout voir, surtout ne pas rater ses vacances! Et pourtant on les rate. On les rate complètement si on ne prend pas au moins un tout petit moment pour juste appuyer sur le bouton OFF de notre besoin de performance.

La nécessité de ce débranchement me vient que je suis constamment connecté à une autre réalité, à un monde d'images, de représentations, d'ego et de perceptions. La réalité à laquelle je me connecte tous les jours sur les réseaux sociaux, sur mon cellulaire ou sur le Web en général, n'est pas une réalité concrète : elle a un caractère éminemment artificiel. Cela ne veut pas dire qu'elle est fausse. C'est simplement ce que j'appelle une distorsion de la réalité.

Je travaille constamment avec une matière qui n'est pas concrète, l'imaginaire. Est-ce que cela fait de moi quelqu'un de faux? Je ne crois pas. Mais je crois qu'il est nécessaire pour moi de retrouver le contact entre les êtres, le contact avec les choses et la matière, pour apprécier pleinement la vie et surtout pour trouver quelles sont les vraies valeurs qui m'appartiennent, qui je suis vraiment au-delà de l'image que je projette.

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

faire fondre la glace.

Très jeune, on nous enseigne que, pour survivre, nous avons besoin d'une carapace. Tout enfant qui a déjà vécu de l'intimidation s'est déjà fait dire qu'il devait s'endurcir, solidifier ses barrières et ne pas laisser les mots le blesser. Ce n'est pas un mauvais conseil, à la base : faire face aux épreuves avec courage est une nécessité dans notre vie. Mais il y a au moins deux choses qui choquent dans ce conseil : un, que l'on considère que l'enfant blessé est responsable de cette blessure; deux, que l'on associe le courage au fait de ne pas vivre ses émotions. Être courageux ne veut pas dire être insensible ; avoir du courage ne veut pas dire ne pas réagir. Il faudra un jour qu'on comprenne qu'ignorer ce qui nous fait le plus mal n'est pas une solution efficace. Et qu'enseigner cela n'aide personne. Je me suis forgé une armure à l'adolescence, armure qui m'a permis, je crois, de résister à mon propre eff

être heureux, et avoir une histoire.

Je dis au revoir à cette année avec à la fois un sentiment de soulagement et l'impression que tout est encore à faire, que tout est à commencer.  2016 a été une année difficile pour beaucoup de gens. Sur le plan social, j'ai rarement connu une année où l'actualité m'a paru aussi déprimante, aussi déconnectée de qui je suis en tant qu'humain. Je crois en l'être humain, je crois à sa bonté et à sa générosité. Ça n'a pas changé. Mais je vois qu'il est plus difficile d'être humain, d'être compatissant, d'être généreux lorsque la peur nous prend aux tripes, ou pire, lorsque cette peur devient haine, haine de l'autre, haine de l'étranger, haine ceux qui ne vivent pas comme "nous", n'aiment pas comme "nous", ne se vêtissent/parlent/mangent/bougent pas comme "nous". J'écris ce bilan sans trop de recul, comme je le fais à chaque année, simplement avec des impressions, des taches, des traces de l

faire la paix avec moi.

FreeImages.com/Tibor Fazakar Je n'ai pas beaucoup écrit ici cet été, mais ce n'est pas faute d'avoir oublié, ou d'avoir cessé d'écrire. J'écris plus que jamais, un peu partout... Après Le chant des pistes , je me suis inscrit comme collaborateur au blogue Les Trames , en plus d'être un Inspiré  en pleine écriture d'un premier roman... Bref, le travail ne manque pas. Ni la motivation, cela dit. Au beau milieu de l'été, j'ai décidé de laisser reposer Saluer la mer pour mieux lui redonner du souffle, de la vie, de l'énergie. J'avais besoin aussi, je crois, avant de me remettre à une écriture aussi personnelle que l'est celle d'un carnet, de faire la paix avec qui je suis, et où je suis. Cet été a donc été une période de ressourcement, de découvertes, et surtout de repos. J'ai reçu aussi énormément d'amour . Amour de mes pairs, de nouveaux amis, reconnaissance de mon travail et de mon apport à la communauté, cadeaux,