Beaucoup de gens autour de moi me disent ne pas aimer le temps des Fêtes. C'est pour eux synonyme de pression, de tensions et d'un climat familial parfois malsain. « L'esprit des fêtes » a son revers: la pression de devenir le plus heureux des heureux. Avec l'essor des réseaux sociaux, cette terreur de ne pas être « bien » ou richement entouré lors de la soirée du 25 décembre est plus accentuée que jamais. Dans certains cercles, on parle même de « noëlophobie » (ou natalophobie) pour désigner l'anxiété ressentie à l'approche des Fêtes.
Pourtant, les Fêtes devraient être au contraire le temps de se réunir avec ceux que l'on aime, qu'ils soient ou non dans notre famille, et surtout de prendre du temps pour soi. La première personne auprès de qui on devrait être durant les fêtes, c'est soi. Exprimer de la bienveillance envers soi-même, de la douceur, nous permet ensuite de reconnaître et de saluer les gens qui nous ont apporté quelque chose de nouveau. En ce sens, la pression des cadeaux à donner nous fait souvent oublier l'essence même de ceux-ci: le fait d'exprimer de la gratitude à ceux qui nous entourent. C'est une occasion de remercier les gens qui nous ont apporté, tout au long de l'année, des cadeaux par leur présence, leur écoute, leur soutien et leur amour. Et de se remercier soi, pour tout le travail qu'on a fait. C'est l'occasion de souligner les réussites et de boucler les autres boucles.
Ces jours-ci, je réalise à quel point, cette année particulièrement, les Fêtes occasionnent chez moi un certain stress. J'ai peur de ne pas me sentir « assez bien », de ne pas être « assez social », « assez heureux » pour profiter des moments avec les gens que j'aime. Mais les gens que j'aime et qui m'aiment me connaissent aussi. Je n'ai pas à leur plaire. Ils sont déjà dans mon équipe, ils sont déjà avec moi, et m'acceptent dans ce que je suis, que je sois festif ou plus contemplatif.
L'essentiel, je crois, est de trouver ses priorités et de reconnaître ses envies. Ai-je vraiment envie de revoir telle ou telle personne? Ai-je envie de retrouver les miens? Ai-je envie d'écouter des vieux films en pantoufles? Ai-je envie de grandes réunions de groupe ou de petites soirées entre amis? Ai-je envie d'offrir des cadeaux ou simplement de remercier les gens autour de moi?
Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de fêter Noël. Chacun d'entre nous est unique et nous célébrons comme nous avons envie de le faire. Une amie m'a déjà dit avoir passé une soirée des fêtes devant la télévision; elle en a profité pour s'apaiser et prendre du temps pour elle. J'ai déjà fui une soirée familiale du jour de l'an pour aller m'embourber dans la neige avec une amie et parler de la vie; ce jour de l'an est un de ceux dont je me souviens le plus, simplement parce que j'ai pris le temps de m'écouter, et de faire ce dont j'avais envie.
Ce que je nous invite surtout à faire cette année, c'est à être honnêtes. Honnêtes envers nous-mêmes, honnêtes envers les autres. Je n'ai pas envie de passer l'éponge parce que c'est Noël. Si quelque chose me blesse, me heurte, me tourmente, je ne souhaite pas faire semblant. Je ne crois pas que d'être honnête gâchera le Noël de quelqu'un d'autre. Et surtout, surtout, je ne suis pas responsable du Noël des autres. Je suis responsable du mien, et de m'y sentir bien, peu importe de quelle façon.
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