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manquer de temps.


Mon horaire est particulièrement chargé ces temps-ci. Pas seulement à cause des projets qui me remplissent la tête ou de mon travail. J'ai l'impression, tout simplement, de me mettre constamment au défi, et d'être toujours sur le qui-vive. Revisiter Québec en voyageur, plutôt qu'en résident, m'apporte le vent de fraîcheur dont j'avais besoin pour me lancer à nouveau. Je sens à nouveau l'appel de l'écriture, alors que je suis débordé de travail. Parfois je me sens dépassé par toute cette énergie qui circule, dépassé par le rythme de ma vie en ville. En même temps, j'essaie d'apprécier, le plus souvent que je peux, à quel point je suis chanceux : je fais un travail que j'aime, je suis entouré de personnes généreuses et aimantes et, surtout, j'ai appris à me faire plus confiance. 

Récemment, je proposais ma candidature pour une opportunité que j'ai laissé passer plusieurs fois. Faute de temps, bien sûr, mais aussi faute de confiance. Je ne me sentais pas prêt pour cette aventure folle, pas assez bon, pas assez intéressant pour être à la hauteur. Cette année, j'ai pris le risque, et après m'être rendu jusqu'à la dernière étape du processus d'embauche, je n'ai pas été retenu. Mais je suis fier d'avoir fait tout ce chemin, et surtout d'avoir cru en moi tout au long. Je réalise que j'arrive de loin, et que j'ai appris beaucoup sur moi en un an. Je suis heureux d'avoir osé, et j'oserai encore. En fait, ces temps-ci, je ne fais que ça : j'ose.

Je réalise, depuis mon arrivée en ville, que mon année commence sous le thème de l'exploration. Jamais encore je ne me suis autant interrogé, jamais encore je n'ai été aussi spontané, aussi à l'écoute de mes envies. Et plus je prends de risques, plus je prends de pouvoir de ma vie. J'ai encore de ces craintes qui paralysent, mais je les accueille comme une partie intégrante de ma vie. J'ai cessé de remettre à plus tard. Je ressens désormais la force de croire en qui je suis, de sentir que je peux traverser la peur et en ressortir indemne.

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faire fondre la glace.

Très jeune, on nous enseigne que, pour survivre, nous avons besoin d'une carapace. Tout enfant qui a déjà vécu de l'intimidation s'est déjà fait dire qu'il devait s'endurcir, solidifier ses barrières et ne pas laisser les mots le blesser. Ce n'est pas un mauvais conseil, à la base : faire face aux épreuves avec courage est une nécessité dans notre vie. Mais il y a au moins deux choses qui choquent dans ce conseil : un, que l'on considère que l'enfant blessé est responsable de cette blessure; deux, que l'on associe le courage au fait de ne pas vivre ses émotions. Être courageux ne veut pas dire être insensible ; avoir du courage ne veut pas dire ne pas réagir. Il faudra un jour qu'on comprenne qu'ignorer ce qui nous fait le plus mal n'est pas une solution efficace. Et qu'enseigner cela n'aide personne. Je me suis forgé une armure à l'adolescence, armure qui m'a permis, je crois, de résister à mon propre eff

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Je dis au revoir à cette année avec à la fois un sentiment de soulagement et l'impression que tout est encore à faire, que tout est à commencer.  2016 a été une année difficile pour beaucoup de gens. Sur le plan social, j'ai rarement connu une année où l'actualité m'a paru aussi déprimante, aussi déconnectée de qui je suis en tant qu'humain. Je crois en l'être humain, je crois à sa bonté et à sa générosité. Ça n'a pas changé. Mais je vois qu'il est plus difficile d'être humain, d'être compatissant, d'être généreux lorsque la peur nous prend aux tripes, ou pire, lorsque cette peur devient haine, haine de l'autre, haine de l'étranger, haine ceux qui ne vivent pas comme "nous", n'aiment pas comme "nous", ne se vêtissent/parlent/mangent/bougent pas comme "nous". J'écris ce bilan sans trop de recul, comme je le fais à chaque année, simplement avec des impressions, des taches, des traces de l

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FreeImages.com/Tibor Fazakar Je n'ai pas beaucoup écrit ici cet été, mais ce n'est pas faute d'avoir oublié, ou d'avoir cessé d'écrire. J'écris plus que jamais, un peu partout... Après Le chant des pistes , je me suis inscrit comme collaborateur au blogue Les Trames , en plus d'être un Inspiré  en pleine écriture d'un premier roman... Bref, le travail ne manque pas. Ni la motivation, cela dit. Au beau milieu de l'été, j'ai décidé de laisser reposer Saluer la mer pour mieux lui redonner du souffle, de la vie, de l'énergie. J'avais besoin aussi, je crois, avant de me remettre à une écriture aussi personnelle que l'est celle d'un carnet, de faire la paix avec qui je suis, et où je suis. Cet été a donc été une période de ressourcement, de découvertes, et surtout de repos. J'ai reçu aussi énormément d'amour . Amour de mes pairs, de nouveaux amis, reconnaissance de mon travail et de mon apport à la communauté, cadeaux,