Octobre a été un mois dur sur le moral. L'automne aux Îles a quelque chose de rude, d'infiniment plus rude que je ne l'avais pensé ou prévu. Je me confronte depuis quelques jours à la puissance des éléments qui m'entourent. Le vent est violent et la pluie, crue. J'avoue candidement que lorsque je rêvais du vent insulaire, ce n'est pas à ça que j'avais pensé. Je n'avais pas imaginé la lourdeur de ce temps qui vous demande des efforts considérables, ne serait-ce que pour mettre le pied dehors.
J'entretiens une relation ambiguë avec la saison automnale. Autant j'aime le romantisme des feuilles mortes, autant cette ambiance a quelque chose de lugubre qui ne me sied pas bien. À la longue, je plonge dans une mélancolie que beaucoup de gens autour de moi partagent, je crois. J'ai toujours été sensible à la nature et à ses cycles. S'il y a quelque chose de poétique dans ce changement de temps, cette fin de l'effervescence estivale, il y a aussi quelque chose de gris dans ce temps qui se prépare pour l'hiver.
J'ai toujours été sensible à la nature et à ses cycles. Le temps pluvieux me rend maussade et gris, et l'absence de lumière, lorsqu'elle est prolongée, me déprime. Il me faut alors prendre tout mon courage à deux mains, et faire l'effort de manger mieux, de bouger un peu plus, quand la tentation est si grande de rester écrasé. Cette année, mon rapport à la saison a quelque chose d'encore plus puissant. Coupé de mes anciens repères, je suis forcé d'en créer de nouveaux.
Cela a tout de même du bon: cette année, j'ai célébré Halloween, sans maugréer, avec même une certaine joie. Le temps des Fêtes reste mon temps préféré de l'année, mais j'ai apprécié ce temps où on célèbre, au fond, sa créativité et son unicité en créant ou trouvant un costume où on se sent bien. J'ai porté pour la première fois un costume où je me sentais pleinement bien, et je crois que ça a beaucoup à voir avec le fait que mon rapport à mon corps a changé.
Je me suis donc donné quelques trucs, tout simples, afin de résister au gris qui peut m'envahir durant l'automne. En voici un condensé:
- Trouver une fenêtre. Une des sources principales de déprime saisonnière est la diminution de la lumière. J'ai été surpris de constater à quel point des gestes simples comme ouvrir les rideaux ou travailler face à une fenêtre avait une incidence sur mon énergie.
- Le droit aux pantoufles. Pour ces jours-là où la concentration n'est pas au rendez-vous, s'accorder le droit de ne rien faire est nécessaire. Peut-être pas toute la journée, mais au moins pour une petite période de temps, se donner ce droit, sans culpabiliser, peut faire de petits miracles.
- Laisser l'émotion sortir. Il y a parfois des moments où l'émotion peut submerger. Pour plusieurs, l'automne est une période associée aux deuils et à des émotions douloureuses. Au lieu d'essayer systématiquement de "passer à autre chose", prendre le temps de vivre ces émotions, les laisser s'exprimer, a quelque chose de bénéfique et de soulageant.
- Fermer les écrans. Il peut être tentant de s'emmitoufler devant la télé ou l'ordinateur pour s'y perdre lorsqu'il fait gris dehors. Parfois, au lieu de ça, j'ouvre un bon livre, je mets un peu de musique ou je médite. Se reposer les yeux de cette lumière artificielle qu'on dévore tous les jours est un petit cadeau qu'on peut se permettre.
Il y en a sans doute plein d'autres qui me viendront en tête plus tard, mais pour l'instant, j'ai envie de savoir quels sont vos trucs à vous pour résister? Comment les saisons vous affectent-elles? Avez-vous toujours vécu ainsi? Qu'est-ce qui a changé?
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