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choisir.


Je suis fier de moi. Fier, parce que j'ai l'impression de sortir d'un long hiver, un hiver de presque deux ans de tempêtes intérieures, de bousculades, de moments de total déséquilibre, comme j'en avais rarement vécus auparavant. Fier parce que, même si je comprends de plus en plus que la vie est un long apprentissage, j'ai l'impression d'avoir déjà saisi quelques leçons, ou plutôt de les avoir vécues.

Ce voeu d'accueillir le changement dans ma vie, j'en suis fier, parce que ce qui en découle n'en finit pas de m'étonner. Tous les jours, je découvre une part de moi que j'ignorais. Tous les jours, j'apprends quelque chose de nouveau à mon sujet. Le cerveau est un organe fascinant d'inventivité. Combien de détours, de scénarios improbables, d'idées saugrenues, sommes-nous capables d'inventer pour nous empêcher d'être heureux et d'être pleinement nous-mêmes? Avec le recul, je ne peux que m'émerveiller devant tant de créativité. Sans amertume. Tout simplement en me disant que si je peux déplacer cette créativité pour qu'elle me serve plutôt qu'elle me nuise, tout est possible pour moi. En me disant que l'être humain est beau dans ses doutes, ses résistances, ses appréhensions et ses angoisses. Et qu'il est beau quand il les traverse.

J'ai longtemps dit, et je le dis encore, qu'il est beaucoup plus facile de se connecter aux gens qui nous parlent de leurs défaites que de leurs réussites. Paradoxal que ce soit la dernière chose dont nous ayons envie de parler lorsque nous rencontrons de nouvelles personnes. L'être humain est tellement plus intéressant lorsqu'il est imparfait.

J'ai longtemps cru que je devais cacher mes échecs, parce que c'est ce qu'on apprend. C'est ce que le monde nous redit quotidiennement. Nous recherchons les success story, l'histoire de ceux qui ont réussi, qui sont au sommet. On oublie trop souvent qu'eux aussi ont connu leurs lots d'épreuves, et que c'est grâce à ces épreuves qu'ils sont devenus ces êtres solides, puissants, amoureux de la vie. J'ai longtemps cru que je n'étais pas à la hauteur de ce succès, pas à la hauteur de l'amour et de l'affection qu'on me témoignait. Si je lutte encore parfois avec cette pensée, je conçois de mieux en mieux qu'en fait, nous méritons tous ce bonheur que nous recherchons. Que nous avons tous le droit de choisir le bonheur, et qu'être ouvert à l'autre ne signifie pas se fermer à soi.

La sortie de mon hiver intérieur est le résultat d'une série de choix. Je pourrais être encore au même endroit qu'il y a deux ans. J'ai choisi d'agir, de ne pas rester là. J'ai compris que peu importe le résultat, le fait de choisir nous donne un certain pouvoir, nous motive à aller de l'avant. Il n'est pas de moment où on n'a pas le choix, puisqu'on choisit toujours au moins notre façon de réagir. L'Autre, ou la vie, n'ont pas de pouvoir, ultimement, sur ce que je ferai des éléments qu'on me donne. Si je deviens acteur plutôt que spectateur de ma vie, alors j'ai plus de chances de trouver le bonheur auquel j'aspire.

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