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tout est parfait.


Après six mois passés sur les Îles, revenir en ville a quelque chose de grisant. J’ai eu la chance, en peu de jours, de déjà revoir nombre de mes amis et connaissances, et les occasions de célébrer n’ont pas manqué. Ce petit blitz avant de commencer mon prochain contrat m’a fait beaucoup de bien. Je me suis senti bien, aimé, apprécié pour ce que je suis et ce que j’apporte. Ça a aussi été l’occasion de me détacher un peu des grands questionnements de l’automne et de simplement apprécier la joie d’être entouré de gens que j’aime. 

Je peux maintenant me déposer tranquillement dans cette ville qui m’a vu devenir adulte, et qui me fournit encore nombre de leçons aujourd’hui. Mon passage à Québec me rappelle cette idée qu’il est possible d’être bien n’importe où, dans la mesure où on est bien avec soi. Après l’effervescence des derniers jours, je réalise que je me sens de plus en plus en confiance. Je suis ouvert à de nouvelles expériences, de nouveaux gens et de nouveaux lieux. Je réalise surtout que ce départ était nécessaire pour moi, pour constater l’ampleur du chemin parcouru. Je me surprends, avec la distance, à voir ma vie d’un nouvel œil. J’ai commencé l’année avec la décision de me concentrer sur les gens et les éléments de ma vie que j’aime. Je viens donc faire le plein, et surtout réaliser que j’ai le plein pouvoir de faire de ma vie cette bulle de joie et de lumière que je souhaite trouver. Je réalise aujourd'hui que j’ai toujours eu ce pouvoir, mais que je ne m'en suis pas toujours servi. Il y a de ces périodes où tout semble contre nous, et où tout semble dirigé contre nous : la vie m’a appris, particulièrement en 2015, que je ne peux pas tout contrôler, et que c’est parfait comme ça. Après une année pleine de rebondissements, de chutes, de regains d’énergie, je réalise que d’accueillir le changement a été une de mes décisions les plus nourrissantes. Parce qu’accueillir ne signifie pas se résigner, se victimiser ou se réduire au silence. Accueillir, c’est embrasser pleinement le changement quand il arrive, et le saluer en levant notre chapeau. C’est s’émerveiller des revirements de situation, des nouvelles options et opportunités qui se présentent, et se dire finalement que tout est parfait. Que c’est là qu’il fallait être. Qu’il y a encore une chose qu’on ne voit pas et qui sera mieux que dans nos plans, mieux que dans nos rêves et nos idées. 

J’ai le pouvoir de créer, dans ma vie, les opportunités que je veux saisir. J’ai le pouvoir de faire de ma vie cette bulle d’amour que je souhaite appeler à moi. Pour cela, l'essentiel n’est pas d’être en contrôle sur tout ce qui m’arrive: l’essentiel est d’accueillir ce qui se passe dans ma vie en restant moi-même, et en m’assurant que je suis entouré de ce que j’aime, et que j’aime (encore) ma vie. 

En 2015, j’ai découvert que j’avais la force de m’adapter à toutes sortes de situations. J’ai découvert qu’il y a en moi une force inébranlable. Qu’il y a en moi, comme le disait Camus, un invincible été.

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