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c'est fou, écrire.

C'est fou, écrire, parce que parfois tout sort à contre-courant. 

La semaine dernière, je publiais deux billets à titre de collaborateur pour deux blogues. Dans le premier, je parlais du choc du retour, mais surtout de mon intention d'écrire malgré tout. Dans le deuxième, je parlais du même choc, mais de l'intention d'aimer et de s'aimer malgré tout.

Ce tout là, dont je parlais, c'est un amalgame de plein de choses : doute, angoisse, insécurité, instabilité, les tracas et tourments du quotidien, de la vie d'adulte, les factures, les paiements, les imprévus, les conflits, etc. Au moment de la publication, j'ai constaté que j'avais en plein les deux pieds dans ce tout, dans cette multitude de petits obstacles qui, au fond, sont presque rien, mais qui marquent, effraient, terrorisent. Je me suis retrouvé en plein dans le tout, et je me suis étonné de constater à quel point tout ça, s'accepter, se comprendre, croire en soi, semble facile sur papier, et difficile dans la vraie vie. La vraie vie - c'est une des phrases que j'ai été le plus désolé d'entendre à une certaine époque - la vraie vie n'est pas comme dans ma tête. Mais j'ai tout de même un pouvoir sur elle. Alors qu'en ligne, j'expliquais l'importance de s'accepter tel qu'on est et prendre le volant de sa vie, je me suis empêtré dans mes propres filets, me culpabilisant du fait que je n'étais pas aussi fort que je voulais bien le paraître.

Mais je crois que c'est l'essentiel du courage : assumer sa vulnérabilité. Au milieu du tout, il faut accepter parfois de baisser les bras, pas pour tout abandonner, mais au contraire pour mieux relever ses manches. On ne peut pas toujours être au-dessus de tout. On ne peut pas être toujours maître de soi. C'est ça que j'ai envie de dire aujourd'hui. Mais ce n'est pas un défaut, ce n'est pas un échec que de se sentir plus fragile pendant un moment. En prendre conscience, c'est reconnaître la possibilité de s'en sortir.

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