Depuis un bon bout de temps, un an ou un an et demie, j'ai développé un intérêt grandissant pour le tarot et l'art ancien de lire les cartes. Il y a dans ce petit jeu de 78 cartes (ou lames, selon l'appellation traditionnelle), quelque chose d'infiniment méditatif et introspectif.
C'est un intérêt qui existe en moi depuis longtemps : tout jeune, j'étais déjà passionné par l'iconographie du tarot, par cette idée de pouvoir comprendre cet ensemble de symboles, ce langage secret. J'admirais les détenteurs de ce savoir sans pouvoir m'y inscrire. J'étais intimidé par la quantité de connaissances à acquérir, et j'avais aussi une sorte de pudeur: mon côté rationnel refusait d'admettre que je pouvais croire à quelque chose comme ça. Puis, il a suffi qu'un jour, plusieurs années après, une connaissance sorte, autour d'une table, son propre jeu de tarot, pour réveiller en moi cet appel de longue date à m'asseoir avec les cartes le temps d'une méditation.
Ce que j'ai compris, c'est qu'il n'est pas question de croire ou de ne pas croire aux cartes. Il s'agit simplement de les utiliser ou non. Le tarot, nous enseigne Jodorowsky, n'était pas initialement un outil de divination mais d'introspection. Chaque arcane fait référence à des émotions, des événements, que nous avons forcément déjà vécus. Nous nous sommes tous déjà trouvé dans la posture du Fou, qui ignore les risques alors qu'il entame une nouvelle route. Nous avons tous connu l'attente du Pendu, suspendu par les pieds pour symboliser son changement de perspective.
Pour plusieurs, le tarot sert encore d'outil d'introspection, et c'est dans cette optique que je le trouve le plus efficace (pour moi, du moins). Ce qui me rendait mal à l'aise à l'époque, je le constate aujourd'hui, c'est l'idée d'un destin immuable, écrit dans les cartes. Ma personnalité dramatique d'alors y voyait quelque chose de fatal, d'irrémédiable.
En grandissant, j'ai donc établi certains principes, le premier étant que, l'avenir étant pour moi quelque chose de mouvant, d'infiniment changeant, je n'étais pas en mesure de prédire l'avenir... et que je n'avais pas à le faire.
En grandissant, j'ai donc établi certains principes, le premier étant que, l'avenir étant pour moi quelque chose de mouvant, d'infiniment changeant, je n'étais pas en mesure de prédire l'avenir... et que je n'avais pas à le faire.
Le tarot m'a aidé, dans des périodes difficiles, à percevoir les choses d'une autre manière. Il m'a permis de m'ouvrir à cette magie dont je parlais la semaine dernière. De voir les choses sous un nouvel angle. Cet article, voire ce blogue, en est la preuve. Il m'aurait été impossible d'écrire, ou même d'imaginer écrire, sur mon utilisation du tarot, par exemple, ma philosophie de vie ou ma manière de méditer. La peur du jugement des autres prenait toute la place, m'empêchant d'aller de l'avant. Je n'avais pas réalisé que j'étais le premier à me critiquer, me considérant illégitime, naïf, pas assez sérieux.
Quelque chose à changé, doucement, à mon insu.
J'ai appris à me respecter le premier.
Et j'apprends encore.
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