J'ai envie de me créer, de me tracer une nouvelle route, loin de tout ce que j'ai déjà été, loin des couleurs enivrantes du passé et de la nostalgie, loin des couleurs grisonnantes de l'avenir encartonné où le monde semble s'inscrire, loin des couleurs froides, lointaines, de ce que j'ai déjà désiré. J'ai envie de me trouver un tas de nouvelles routes, de nouveaux rêves à suivre, à croire. J'ai envie de recommencer du début, de naître une deuxième fois, de me reconstituer de ce qui me touche le plus, de ce que je suis depuis le début.
J'ai envie de retrouver l'enfant en moi, cet enfant qui rêvait, créait, imaginait des mondes pour le pur plaisir de se les imaginer, sans se soucier du pourquoi, du comment, sans chercher nécessairement un but, une raison maîtresse derrière tout ça.
J'ai envie de créer juste pour créer, d'être juste pour être. J'ai envie de rêver, de me rêver pour mieux me voir.
Mais il y a cette peur qui me ronge tout le temps, cette crainte tenace, inscrite en moi depuis l'enfance: et si ça ne fonctionnait pas? et si je faisais fausse route?
J'oublie trop souvent que la route ne peut jamais être vraiment bonne ou mauvaise. Elle est route, tout simplement. Qu'elle mène quelque part ou autre part n'a que peu d'importance, puisque je peux choisir, à chaque jour, à chaque souffle, de rebrousser chemin, ou mieux, d'en dessiner une autre.
J'ai envie de m'ouvrir à la possibilité de me tromper. J'ai envie de faire un grand ménage, de passer le balai sur mon chemin de terre. La tâche est inutile, c'est ce qui la rend essentielle. Ne jamais sous-estimer les choses inutiles : elles ont en elles un côté rituel, magique, qui nous nourrit et nous apporte beaucoup sans qu'on le sache.
Il y a un chemin qui se trace devant moi, un appel de la vie à prendre une nouvelle route. En ai-je le courage? je ne sais pas encore. Mais je sens que le voyage vaut le détour. Je sens que j'apprendrai quelque chose, peu importe quoi. Je sens qu'il y a un but à cette errance, une lumière au bout du tunnel. C'est tout ce que j'ai besoin de savoir. Il y a quelque chose. Simplement quelque chose.
Il est temps de m'écrire, de me dessiner tel que je me vois, tel que je veux être.
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