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donner.

Je suis quelqu'un qui donne.
Je donne mon énergie, mon temps, ma compassion, mon écoute, ma foi à tous ceux qui en ont besoin.
Je donne le plus possible et le plus souvent possible, parce que j'aime le visage de ceux qui reçoivent.
Je donne surtout la chance au coureur, parfois un peu trop.
Je donne beaucoup de chances, beaucoup d'occasions de se reprendre à ceux qui me blessent.
Je donne et je pardonne, surtout. Parfois un peu trop.

Pourtant, je ne me vois pas comme quelqu'un de généreux.
Je voudrais donner plus. Je voudrais être toujours dans la posture de celui qui offre.

J'ai toutefois compris que je ne donnais pas toujours à la bonne place.

Un jour une amie m'a appris la distinction entre empathie et sympathie. Être empathique, c'est être à l'écoute des besoins de l'autre, et en prendre conscience lorsqu'on prend une décision. Être sympathique, c'est faire abstraction de ses propres besoins pour faire plaisir à l'autre. Vous voyez la nuance? 

Je crois avoir bifurqué de temps en temps vers la sympathie au lieu de l'empathie.
Avoir donné plus que le client en demande.
Avoir tout donné, et vouloir donner encore.
Avoir le sentiment de n'avoir jamais assez donné.

En fait, le défi, c'est de savoir donner!
On ne peut pas donner à tout le monde. Il faut choisir ses combats.
Il faut surtout être conscient que tout le monde ne sait pas recevoir.
Il y a des gens qui ne font que prendre.
Donner à des gens qui prennent, qui ne reçoivent pas, devient vite épuisant.

Avant de donner, donc, désormais, je me questionne : l'Autre reçoit-il vraiment ce que je lui offre? Est-il capable de recevoir? Est-ce que je sens que ce que donne est accueilli, investi, utilisé? Donner dans le vide n'a rien de gratifiant. C'est là qu'on épuise sa générosité. Lorsqu'il y a un véritable échange, on en ressort grandi, pas avec l'impression d'avoir perdu quelque chose.

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